Compositeur – Pianiste – Producteur artistique – Explorateur du sacré sonore
Né à Saint-Tropez sur la commune de Gassin, Igor Wakhévitch est une figure majeure et singulière de la musique contemporaine française et internationale.

Pianiste virtuose formé dans la grande tradition classique, élève de Marguerite Long, Lucette Descaves et d’Olivier Messiaen au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, il intègrera par la suite le GRM (Groupe de Recherches Musicales de L’ORTF) sous la direction de Pierre Schaeffer et de son équipe où il découvre la musique électroacoustique. Avec Jean-Michel Jarre, son grand ami de l'époque, ils composent ensemble "Aor", œuvre mixte pour orchestre symphonique et bande électroacoustique qui sera créée au Théâtre National de l'Opéra de Paris (Commande du Ministère de la Culture).
Ami proche de Maurice Béjart qu'il admire infiniment, Igor est sollicité par de nombreux danseurs et chorégraphes pour la musique de leurs créations, dont Carolyn Carlson. Il compose la musique de sept des créations majeures de la grande chorégraphe, danseuse et metteur en scène, tant au Théâtre de la Ville, à l'Opéra de Paris et au Théâtre Malibran-La Fenice à Venise et autre tournée mondiale.
Igor Wakhévitch signe également la partition de l'opéra-poème de Salvador Dali, "Être Dieu", en six parties, et dans lequel Dali interprète son propre personnage auprès d'acteurs aussi célèbres que Delphine Seyrig, Alain Cuny et Raymond Gérôme.
Igor Wakhévitch est le seul compositeur au monde à avoir travaillé directement avec Salvador Dali à l'enregistrement d'une œuvre musicale et à sa création. Après deux rencontres astrales au cours de rêve prémonitoires, Igor se retrouve à de nombreuses reprises auprès de Salvador Dali pour les séances d'enregistrement de l'opéra "Être Dieu" dans les studios d'EMI à Boulogne (Paris). Ils se rencontrent également à l'Hôtel Meurice à Paris, ainsi que dans la Cadillac du Maître, en tête à tête, ou au restaurant "la Tour d'Argent" où il impose à Igor le port de la cravate ainsi que des crêpes Suzette pour le dessert.L'œuvre musicale d'Igor est une tentative de synthèse entre la musique instrumentale ou électronique, la musique pop-rock, la musique sacrée, les rituels chamaniques. Une exploration d'autres mondes et univers sonores inconnus de l'oreille humaine : faire entendre l'inaudible à travers l'audible ; que le plus grand nombre puisse participer à cette communions avec le son. Un son fondamental (guérisseur des âmes et des corps) au cœur de la matière et de la vie. L'expression musicale en tant que rituel sacré et art intégral, tel pourrait être ce qui définirait le mieux l'art d'Igor Wakhévitch. Une communauté cosmique dont l'être humain serait l'âme et l'esprit. Union intime de la science et des arcanes de l’esprit.
Une formation exceptionnelle dans l’excellence classique

Très tôt promis à une carrière de soliste, Igor Wakhévitch étudie le piano dès l’âge de 8 ans auprès de Marguerite Long et Francis Poulenc. À 12 ans, il est auditionné au Théâtre des Champs-Élysées par Herbert von Karajan. Il intègre ensuite le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris où il obtient :
- Premier Prix de piano à l’unanimité du jury, à 17 ans
- Premier Prix d’Analyse musicale dans la classe d’Olivier Messiaen
- Prix en musique de chambre, harmonie, lecture à vue, solfège spécialisé
Il est élève des plus grandes personnalités de la musique française : Lucette Descaves, Geneviève Joy-Dutilleux, Jacques Février, Yvonne Loriod, Monique de la Bruchollerie, et bénéficie de l’enseignement de chefs et compositeurs majeurs tels qu’Igor Markévitch ou de la grande pianiste Marguerite Long.
L’avant-garde et l’expérimentation

Refusant très tôt une carrière classique conventionnelle, Igor Wakhévitch se tourne vers la composition et l’expérimentation. Il devient membre-stagiaire du Groupe de Recherches Musicales (GRM) de la Radio nationale ORTF, dirigé par Pierre Schaeffer, pionnier de la musique concrète et électroacoustique. Dans ce laboratoire d’avant-garde, il explore de nouvelles formes de discours sonore et de matières sonores (d'ordre vibratoire) dans leurs relations possibles au temps et à l'espace : à savoir, d'autres dimensions de la conscience au-delà des limites que nous imposent notre mental humain d'ordre sensoriel. Une symbiose – et non un divorce – entre l'homme et les forces de la nature, qu'elle soit terrestre ou cosmique. Le Son, pouvoir créateur : projection d'une énergie intemporelle qui découvre sa personne temporelle. Mi-temporel, mi-intemporel, tel serait un homme ayant vaincu la mort ... dans sa chair et dans son esprit.
Son travail trouve une première reconnaissance nationale avec la création du ballet "Aor", co-signé avec Jean-Michel Jarre, pour l’Opéra National de Paris : une œuvre mixte associant bande électroacoustique (Jarre) et orchestre symphonique (Wakhévitch). Cette collaboration témoigne d’un esprit de synthèse entre forme orchestrale et modernité technologique.
Le théâtre total, la danse, la scène mondiale

Proche de Maurice Béjart, Igor Wakhévitch s’inscrit dans la lignée du "spectacle total" — où musique, mouvement, lumière, espace, voix, texte et silence s’unissent. Cette approche le conduit à une longue collaboration avec Carolyn Carlson et le Groupe de Recherches Théâtrales de l’Opéra de Paris, mais aussi avec de grands noms de la scène contemporaine :
Salvador Dalí, Rina Schenfeld, Delphine Seyrig, Alain Cuny, Norbert Schmucki, Jean Guizerix, Dominique Khalfouni, Jean-Christophe Paré, Uttara Coorlawala, Larrio Ekson, entre autres.

Il est le compositeur de l’unique opéra de Salvador Dalí, Être Dieu, œuvre monumentale et baroque où Dalí lui-même interprète le rôle principal, aux côtés de Delphine Seyrig, Alain Cuny, et avec Sylvio Gualda (percussions) et Eve Brenner (soprano). Ses œuvres sont créées sur les plus grandes scènes internationales :
- Opéra National de Paris, Théâtre des Champs-Élysées, Théâtre de la Ville, Palais de Chaillot, Festival d’Avignon (Cour d’honneur du Palais des Papes)
- La Fenice (Venise), Grand Théâtre de Genève, Tata Theatre (Mumbai), Festival international de Shiraz-Persepolis (Iran), Festival d’Israel, Théâtres de Jérusalem, de Tel-Aviv, Haïfa, différents kibboutz, Goethe-Institut de Mumbai, Sri Aurobindo Auditorium (Inde).
- Invité en résidence à la prestigieuse Fondation Mishkenot Sha'ananim à Jérusalem où il côtoie les autres résidents ses voisins d'appartement : M. Rostropovitch, Harold Pinter, Bernard Lalane, Manès Sperber, etc.
Discographie

Auteur d’une discographie rare, Igor Wakhévitch a enregistré des œuvres majeures aujourd’hui devenues cultes, dans une esthétique oscillant entre le symbolisme mystique, le psychédélisme et la liturgie sonore :
- Logos
- Docteur Faust
- Les Fous d’Or
- Hathor (Atlantic Records)
- Nagual
- Let’s Start
- Être Dieu (Universal-Europa Records)
- Kshatrya – The Eye of the Bird (Transversales Disques)
- Coffret 6 CD Donc… (Fractals Records)
Son travail est une quête : faire de la musique un langage sacré, une invocation intérieure, une liturgie vivante où les sons deviennent véhicule et support de la Vision au sens intérieur et occulte du terme : vision spirituelle, vision intérieure, connaissance intérieure, rêves initiatiques, etc. Non seulement un projet pour l'humain, mais surtout une réalisation nouvelle pour l'humanité toute entière : c'est cela la Vision. Cela dont le collectif humain, planétaire, intégral, libre, a profondément besoin.
Passeur entre l’Orient et l’Occident

Profondément marqué par l’Inde, pays où il réside durant plusieurs décades, Igor Wakhévitch est aussi un promoteur passionné de la musique classique indienne. Dans le cadre de cette activité parallèle à sa vocation de compositeur et dans le cadre de Teentaal-Recital dont il est le directeur, il organise durant plusieurs années des concerts de musique classique indienne dans des lieux prestigieux où il présente les plus grands virtuoses et solistes de l'Inde : Musée du Quai Branly, etc : Hariprasad Chaurasia, Amjad Ali Khan, Zakir Hussain, Shivkumar Sharma, Kaushiki Chakrabarty, Rashid Khan, Ajoy Chakrabarty, Niladri Kumar, Pandit Rajan et Sajan Mishra, Anindo Chatterjee, les Tambours Sacrés de l’Inde, etc.
Il a organisé des concerts dans des lieux prestigieux : Musée du Quai Branly, Cité de la Musique, Salle Pleyel, Salle Gaveau, Fondation Cini (Venise), Festival Les Orientales, Festival de Fès (Maroc), Festival international de jazz de Madrid, etc.
Producteur et directeur artistique
Producteur chez Warner-Elektra-Atlantic (WEA Filipacchi Music), il réalise plusieurs albums, dont celui de Terry Riley (Les Yeux Fermés), figure du minimalisme américain.
Il est aussi directeur artistique chez Barclay Records (Daniel Guichard, Joël D’Aydé, etc) et programmateur musical pour Europe 1 et FIP, ainsi que chroniqueur à Antenne 2 dans l’équipe d’Armand Jammot.
Expert en gestion de projets culturels et en rédaction de contrats artistiques complexes, il a négocié avec de grandes institutions publiques comme le Musée du Quai Branly, sous la Haute Autorité de Jacques Chirac.


Distinctions, rencontres et reconnaissances

- Audience privée avec le XIVe Dalaï-Lama à Dharamsala (Inde)
- Lettre de félicitations du Premier ministre indien Rajiv Gandhi
- Lettres autographes du président Georges Pompidou et de François Mitterrand
- Présence de l’impératrice Farah Pahlavi à la création mondiale de Human Called Being (Shiraz-Persepolis)
- Artiste en résidence à la Fondation Mishkenot Sha’ananim (Jérusalem, Festival d’Israël)
Reconnaissance et héritage

À 24 ans, Igor Wakhévitch devient le plus jeune compositeur dont les œuvres sont jouées au Théâtre National de l'Opéra de Paris. Ses compositions ont été interprétées sur des scènes prestigieuses à travers le monde, notamment à l'Opéra National de Paris, au Théâtre des Champs-Élysées, au Festival d'Avignon, au Grand Théâtre de Genève et au Festival international de Shiraz-Persepolis.
Son influence s'étend au-delà de la musique, touchant des domaines tels que la danse contemporaine, le théâtre et les arts visuels. Il continue d'inspirer de nombreux artistes et compositeurs explorant les frontières entre musique, spiritualité et expérimentation sonore.
Igor Wakhévitch incarne un art total, cosmique et spirituel, fusionnant les traditions savantes occidentales, les rituels mystiques de l’Orient, les avant-gardes du XXe siècle et les intuitions visionnaires d’un artiste hors du temps. À travers ses créations musicales, scéniques et son engagement pour les musiques sacrées, il poursuit une quête : celle d’un art total comme expérience intérieure, transformatrice, alchimique.
